Étonnante carrière que celle de Konstantin Lavronenko, passé par le théâtre et les seconds rôles pendant une vingtaine d’années avant de connaître, au début des années 2000, une éclatante renommée internationale grâce à deux rôles parmi les plus marquants du cinéma russe contemporain.
Peut-on rêver plus belle entrée que celle du père absent dans Le Retour (2003), de Zviaguintsev ? Allongé sur un lit comme un Christ mort dans une peinture de Mantegna, le père renaît doucement et conduit ses deux enfants vers un long chemin initiatique, sur une île oubliée des hommes. Le film fait le tour de tous les grands festivals internationaux et ouvre une nouvelle carrière à l’acteur, récompensé cinq ans plus tard d’un Prix d’interprétation masculine à Cannes pour son inoubliable composition dans Le bannissement (Zviaguintsev, 2008).
Que s’est-il passé depuis ? Konstantin Lavronenko est apparu très souvent dans des séries télévisées qui ne dépassent pas les frontières de la Russie et ses performances cinématographiques ne peuvent que décevoir le public habitué aux tourments émotionnels de Zviaguintsev. Ainsi, depuis une dizaine d’années, l’acteur enchaîne les rôles dans des grosses productions, avec une prédilection pour le film catastrophe et/ou fantastique : Earthquake (Andreasyan, 2016), The Blackout (Baranov, 2019) ou Coma (Argounov, 2019), pour les seuls titres distribués en France. On se souvient aussi de son rôle de méchant, tristement niais, dans Robo (Andreasyan, 2019). Seul l’épique Territoire (2015) d’Alexandre Melnik lui offre un rôle de charismatique géologue à la recherche d’or en Extrême-Orient russe.
Reste désormais pour les spectateurs à rêver d’un nouveau retour pour cet acteur qui mérite mieux que ces rôles apocalyptiques.
Né le 20 avril 1961 à Rostov-sur-le-Don, Konstantin Lavronenko fête aujourd’hui ses 60 ans !