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Avec son physique bonhomme à la Peter Ustinov, ses grands yeux bleus malicieux et sa gouaille inimitable (accentuée par un léger chuintement), Anatoli Papanov reste l’un des acteurs les plus populaires du cinéma soviétique, aussi à l’aise dans la comédie que dans des compositions plus dramatiques.

Formé au Théâtre d’art de Moscou puis au Théâtre de la Satire, Papanov fit ses vrais débuts au cinéma relativement tard, au début des années 1960. Si le succès des Vivants et des morts (Живые и мёртвые, 1964) d’Alexandre Stolper lui apporta la renommée et une reconnaissance d’État, ce sont surtout ses participations inoubliables dans plusieurs comédies « cultes » qui firent de lui un visage familier du grand public. Il reste, notamment, le beau-père d’Andreï Mironov dans Attention, automobile (Riazanov, 1966) et son comparse balourd dans Le bras de diamant (Gaïdaï, 1968), un joueur d’échecs dans Les gentilshommes de la chance (Sery, 1971) ou encore une incarnation célèbre d’Ostap Bender, le sympathique escroc de la série télévisée Les douze chaises (12 стульев, 1976).

Durablement marqué par la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il fut blessé à la jambe, Anatoli Papanov interpréta nombre de rôles dramatiques marquants, tout au long de sa carrière : doublé pour sa composition de sculpteur décadent dans Revenez demain … (Tachkov, 1963), il est l’un des quatre vétérans de La gare de Biélorussie (Белорусский вокзал, 1964) d’Andreï Smirnov, le docteur d’Un homme bon et mauvais (Kheifits, 1973), adapté de Tchekhov, et l’un des prisonniers libérés du goulag dans Cold Summer of 53 (Prochkine, 1988), son dernier rôle à l’écran.

Figure mémorable d’une soixantaine de films, au cinéma et à la télévision, Anatoli Papanov est mort des suites d’une crise cardiaque, provoquée semble-t-il par une douche à l’eau froide, au retour d’une journée de tournage.

Né le 31 octobre 1922 à Viazma, il aurait fêté aujourd’hui ses 98 ans !

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