Cinéma russe prérévolutionnaire (1908-1919)
Si le cinématographe des frères Lumière arrive à Saint-Pétersbourg dès 1896, les premiers films entièrement réalisés par des Russes datent des années 1907-1908. Une industrie nationale émerge dans la foulée, plusieurs sociétés produisent avec succès des courts et moyens métrages et les premières vedettes du muet triomphent sur les écrans.
Cinéma soviétique d’avant-garde (années 1920)
À la faveur des révolutions russes et de l’instauration d’une société communiste en Russie, une nouvelle génération de cinéastes s’empare de l’art cinématographique, qui devient un laboratoire d’expériences visuelles, aussi audacieuses que créatives. Maîtres de la caméra et virtuoses du montage, les cinéastes-théoriciens de l’avant-garde portent le jeune cinéma soviétique au firmament et lui confèrent un prestige international.
Cinéma « stalinien » (1934-1953)
Au milieu des années 1930, à mesure que son pouvoir autocratique se renforce, Staline impose des canons esthétiques et idéologiques à l’ensemble des films produits en Union Soviétique. Le réalisme socialiste devient la norme, le cinéma est entièrement contrôlé et censuré par l’État, voué à servir la propagande du régime sur des thématiques récurrentes, comme la vie des paysans dans les kolkhozes ou le sacrifice patriotique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cinéma du « dégel » (1953-1968)
La mort de Staline et le XXème congrès du Parti Communiste (1956) ouvrent la voie à une relative libéralisation de la société soviétique. L’industrie cinématographique retrouve de sa vigueur grâce à une nouvelle génération de cinéastes, souvent formés au VGIK, désireux d’imposer de nouvelles thématiques dans leurs films.
Cinéma soviétique des années 1970 & 1980
Les années Brejnev et le retour d’un autoritarisme censeur accentuent encore la dichotomie entre une production cinématographique nationale destinée au grand public soviétique (qui reste inconnue en Occident, malgré son immense succès) et des « films d’auteur » qui assurent le prestige du cinéma de l’URSS à l’étranger.
Cinéma de la perestroïka (1985-1991)
Au milieu des années 1980, l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev marque une nouvelle étape dans la libéralisation de la société soviétique, à bout de souffle. Le cinéma de la perestroïka annonce en germe la décennie suivante : les cinéastes filment la paranoïa d’un système oppressant ou les affres d’une jeunesse désenchantée, tournée vers l’Occident et le besoin de liberté.
Cinéma russe des années 1990
Dans les années qui suivent l’effondrement du système soviétique, la Russie traverse une lourde crise économique et sociale, qui n’épargne pas l’industrie cinématographique. Souvent sombres, violents et pessimistes, les films témoignent de la tchernoukha (vie en noir) et d’une transition difficile ou nostalgique entre deux mondes, deux époques.
Cinéma russe contemporain
Depuis le début des années 2000, la Russie ne cesse de réinventer son cinéma et tente, parfois difficilement, de retrouver sa place et son influence dans le monde. À l’exception de quelques films récompensés dans les grands festivals, l’essentiel de la production ne dépasse par les frontières nationales.